Elle a décroché ses souvenirs du mur, mais le parfum de sa gentillesse n’est pas près de s’envoler. Jacqueline Grégoire tirera sa révérence ce vendredi, après 29 ans de très bons et de très loyaux services au sein du club de son cœur, de sa vie.
Tout au long de ces années, elle n’a eu de cesse d’aider, de renseigner, de faire profiter tout un chacun de son immense savoir et de son incomparable bonté. Elle aura tout connu à Seraing, des heures de gloire aux moments de détresse, sans jamais se départir de son sourire et de sa bonne humeur.
Ce vendredi, ce n’est pas une page de l’histoire du club qui va se tourner, c’est carrément une encyclopédie que l’on refermera, même si la porte du stade lui sera toujours ouverte. Grande ouverte même…
Nous avons rendu visite à notre secrétaire des jeunes, à quelques jours de la quille…
Jacqueline, comment a commencé ton histoire à Seraing ?
C’était il y a déjà 29 ans… J’étais disponible et Francis Nicolay m’a d’abord demandé de prester un mi-temps, pour remplacer Denise Deletrez, qui quittait la fonction. J’étais déjà active en tant que bénévole et je suivais assidûment mes neveux, Christophe et Sébastien. Depuis l’année 2000, j’effectue un temps plein au secrétariat.
En qui consiste exactement ton boulot ?
Il est très varié en fait. Je touche un peu à tout, des affiliations aux transferts, en passant par l’encodage de la comptabilité ou les déclarations d’accident. J’ai également toujours participé à toutes les organisations de l’école des jeunes sur le côté. Il fut un temps où je connaissais par cœur le nom de tous les petits joueurs. Maintenant, ils sont trop nombreux…(rires). J’adorais notamment m’occuper des affiliations et découvrir tous ces nouveaux visages. J’ai aussi eu droit à quelques engueulades de parents mécontents, mais elles ont plutôt été rares, je dois bien le reconnaître…
Que retiendras-tu principalement de toutes ces années ?
Avant tout les magnifiques rencontres que j’ai eu l’occasion de faire. Mes relations avec les enfants, les entraîneurs, les parents ou les délégués. A chaque fois, ce sont des moments privilégiés. J’ai adoré ce contact permanent. Et puis, j’ai aussi eu la chance de travailler avec des gens formidables, comme Francis Schutten, que je connais depuis mon enfance. J’ai vu défiler de nombreuses personnalités, mais je me suis toujours adaptée. Je tiens aussi à évoquer France, ma collègue et complice depuis vingt-quatre ans, Louis Graindorge et son épouse, mais je vais en oublier, de toute façon… Maintenant, il est temps de laisser la place aux jeunes… Ce qui est assez cocasse, c’est que mon filleul, Christophe, va en partie me remplacer, avec Marjorie Pinto, qui va effectuer un mi-temps au secrétariat. Je suis persuadée qu’elle fera ça parfaitement.
Que t’a apporté cette importante tranche de vie à titre personnel ?
C’est assez simple : tout ! Humainement, mon job a contribué à me sauver, car j’ai eu le malheur de vivre un drame avec la perte de ma fille. Ici, je ne pensais à rien d’autre et cela m’a aidé à surmonter cette épreuve. J’éprouve une grande tristesse à quitter mon bureau, mais ainsi va la vie. Je garderai tous ces bons moments au plus profond de mon cœur.
Tu as vu défiler un paquet de jeunes prometteurs… Des noms te reviennent ?
Il y en a eu tellement ! J’ai ainsi connu Axel Lawarée tout petit et le voici de retour parmi nous. Je pense aussi à mon filleul évidemment, mais aussi à Alex Di Gregorio, Fio Serchia, Ronald Foguenne, Serge et Daniel Kimoni, Olivier Doll ou Marinko Rupcic. Je venais voir jouer l’équipe A bien avant de travailler pour le club et j’en garde de formidables souvenirs. J’ai tout connu ici. De la descente aux enfers à la D1, en passant par une faillite. Mais c’est l’absorption par le Standard qui m’a laissé le souvenir le plus amer. On a su s’en relever, en formant une équipe soudée.
Que vas-tu faire de tes journées à partir de la semaine prochaine ?
Je compte bien encore venir donner un coup de main de temps en temps, si l’on a besoin de moi ! Mais je vais surtout m’occuper de mes sept petits enfants. Y a du boulot ! (rires) Et aussi profiter un peu plus de la vie, car j’ai consacré énormément de temps au club. Et prendre un peu plus de vacances. Je pense que je ne vais pas m’ennuyer, de toute façon…
Quels messages souhaites-tu laisser ?
Je tiens avant tout à remercier tous les jeunes pour ce qu’ils m’ont apporté durant 29 ans. Je remercie aussi tous ces gens qui m’ont témoigné leur reconnaissance au long de ma carrière. Je leur souhaite à tous le meilleur et je me réjouis de lire dans les prochaines années leurs exploits. C’est toujours un bonheur de voir que des jeunes que l’on a connus réussissent leur vie. Au club aussi, je souhaite que la reconstruction actuelle mène à de belles récompenses. Il le mérite tant !
Nous avons également demandé à ceux qui côtoient Jacqueline au quotidien de faire part de leur sentiment.
Francis Schutten
« Jacqueline et moi, on se connaît depuis…55 ans ! Nous étions du même quartier, elle de la rue de l’Echelle et moi de la rue Hainchamps. A l’époque, il y avait un terrain de basket ici devant le secrétariat des jeunes et nous y jouions au mini-foot. Jacqueline faisait partie de notre bande. On passait notre vie ici…Elle est née dans le foot et avec le club dans ses tripes, car son oncle faisait déjà partie du comité dans les années ’60. Jacqueline, c’est quelqu’un qui est toujours de bonne humeur, très disponible et toujours là pour rendre service. On peut compter sur elle les yeux fermés. Son départ va laisser un vide énorme, c’est certain. Je serai le dernier dinosaure en quelque sorte, moi qui suis là depuis près de 40 ans. Elle doit savoir que, quoiqu’il arrive, elle restera un des piliers du football à Seraing. »
Axel Lawarée
« Jacqueline fait partie des meubles ici. Quand je suis arrivé au club, les Coupes qui garnissent le secrétariat étaient déjà là et…Jacqueline aussi (rires). Elle est toujours souriante et d’humeur égale. C’est une femme en or qui a donné sa vie pour le club. Elle représente vraiment quelque chose ici et connaît parfaitement son job. Pour moi, elle est irremplaçable. C’est une page qui se tourne, mais elle part sans vraiment partir, car je sais qu’elle sera toujours là. Sa maison, c’est ici. »
Vincent Ciccarella
« Je pourrais en parler longtemps. Dès avant mon arrivée au club, j’avais déjà eu des contacts avec elle et j’avais pu apprécier sa compétence. Quand j’ai pris mes fonctions, son aide m’a été plus que précieuse. J’ai pu m’appuyer sur elle, car c’est quelqu’un en qui on peut avoir pleine et entière confiance et d’une intégrité hors normes. En plus, elle vit vraiment le foot et elle est bien davantage qu’une « simple » secrétaire, en étant toujours disponible et en se consacrant à 100% pour son club. Son départ est un tournant important pour notre club, mais Jacqueline met tout en œuvre pour que la transition s’opère le mieux possible et c’est évidemment tout à son honneur. »
Florence Garcia Gambin, secrétaire du club
« Jacqueline, c’est la collège dont tout le monde rêve ! Toujours prête à partager ses connaissances et à rendre service. La gentillesse incarnée ! »
Michaël Neyman, entraîneur des jeunes
« Jacqueline est une dame généreuse et gentille. Toujours disponible malgré ses nombreuses tâches. Elle est une accompagnatrice indispensable pour les formateurs et les jeunes du club. Je tiens à la remercier pour son engagement et sa courtoisie. »
Vous êtes également très nombreux à témoigner votre reconnaissance sur notre page Facebook et ces hommages unanimes traduisent bien le respect porté par toutes les personnes qui ont eu la chance de côtoyer Jacqueline.
Nous te souhaitons la plus heureuse des retraites, mais n’oublie surtout pas de venir nous dire bonjour le plus souvent possible…
Merci du fond du cœur pour tout, Madame Grégoire.
Avec Marjorie Pinto, qui va la remplacer au secrétariat des jeunes.