Il est arrivé au Pairay le 8 janvier 2020, accompagné d’un adjoint hors-pair, Marc Grosjean.
Notre club occupait alors la 6ème place de la D1 Amateurs.
Le 8 mai 2021, soit exactement 16 mois plus tard à peine, nos Métallos réalisaient l’exploit d’accéder à la D1A, après avoir rejoint l’antichambre de l’élite en bénéficiant certes de circonstances favorables en raison de la situation sanitaire et du règlement des licences, mais aussi parce qu’ils avaient réussi à se placer en ordre utile sportivement.
Tout au long de cette campagne en D1B qui vient de s’achever, ils ont toujours développé un football positif et offensif, suscitant l’admiration de nombreux observateurs du ballon rond.
L’architecte de cette réussite sportive hors du commun se nomme Emilio Ferrera. Sous sa férule, nos Rouge et Noir ont disputé 36 rencontres de championnat, récoltant 21 victoires, pour 7 nuls et 8 défaites. Il a imposé sa griffe.
Emilio Ferrera a choisi de vivre de nouvelles aventures dans un autre club et nous lui souhaitons le meilleur pour la suite de son parcours.
Mais nous ne pouvions le saluer sans lui adresser une lettre, car il a marqué le club de son empreinte.
“Monsieur Ferrera,
Cher Emilio,
Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous, écrivait Paul Eluard.
Depuis le 8 mai 2021, chaque sympathisant de notre club doit se pincer pour y croire. Ils l’ont fait, tu l’as fait ! Le grand barnum de la D1A va redécouvrir le charme pittoresque du Pairay la saison prochaine. Tu as réussi un pari complètement fou, tu as atteint les trois objectifs quelque peu surréalistes que tu t’étais fixés, au fur et à mesure que la saison avançait. Il fallait tout d’abord assurer le maintien au sein de cette D1B si particulière, que notre club découvrait. Puis, tu t’es mis à rêver d’accéder aux barrages, après avoir fait la course en tête pendant presque toute la phase classique. Puis enfin, il y eut cette dernière montagne à gravir, avec le double écueil waaslandien. Et enfin, la délivrance ! Quelle délivrance, quelle démonstration de football offensif comme tu l’aimes pour sceller un exploit historique.
Là, tu t’es lâché, tu as savouré l’instant présent. Tu avais bien mérité de décompresser un peu, après avoir mené, tambour battant, tout un club vers le sommet du football belge.
Bien sûr, tu n’étais pas sur le terrain. Bien sûr, c’est le travail de tout un staff, de toute une équipe derrière toi. Mais tu as été le moteur qui a enclenché la dynamique, qui a fait monter les tours, puis qui a accéléré pour faire la différence.
Ce ne fut pas simple tous les jours. Ni pour toi, ni pour ton entourage. Tu as été très exigeant, intransigeant même, tu n’as rien laissé au hasard surtout. Tu as fait grandir le club à bien des niveaux, même s’il reste beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre le top à tous les étages.
A ton contact, chaque rouage du club a effectué un pas en avant. Les joueurs tout d’abord, évidemment, eux qui ont certes encaissé bien des sermons, mais qui ont surtout su comprendre tout ce qu’ils avaient à gagner en t’écoutant et qui ont merveilleusement traduit sur les pelouses ton langage. Ton staff, bien sûr, qui a vécu au plus près avec toi toute cette aventure et qui a su te placer dans les meilleures conditions. Et puis, toutes ces personnes de l’ombre qui sont indispensables au bon fonctionnement d’un club. Elles aussi ont beaucoup appris à ton contact.
Au fil des jours, elles ont découvert toutes les facettes de ta personnalité. Une confiance mutuelle s’est installée. Il suffisait parfois d’un mot, d’un regard, d’une expression.
Après la rencontre à Waasland-Beveren, tu as notamment déclaré que tu avais vécu à Seraing ce que chaque coach rêvait de connaître dans une carrière : faire évoluer une équipe exactement comme tu l’avais souhaité, avec des résultants plus que probants à l’appui.
Tu laisses un héritage extraordinaire. Tu as marqué l’histoire du club. Tu n’oublieras pas Seraing et Seraing ne t’oubliera pas.
Ce fut un honneur de vous côtoyer, Monsieur Ferrera.”